La Prise #4 - Cage The Elephant - 2024

On vous la souhaite bien bonne !

A la surface des flots, les vieux galions les plus rutilants ont tendance à accaparer l’attention plus facilement que des vaisseaux plus modestes mais tout aussi finement sculptés. Pourtant chaque navire conserve sous sa ligne de flottaison les marques d’erreurs de navigation passées mais aussi quelques trésors oubliés au fond de sa cale. Tout comme nos Passages surlignent des instants impactant d'un titre, cette chronique veut faire remonter à la surface ces morceaux à côté desquels on serait passé. Et nous savons que la Prise du jour sera bonne.

Alors ça y est, c’est fait. 2023 est terminée. Les excès des fêtes sont passés et la petite temporisation du nouvel an va pouvoir céder sa place aux fameuses bonnes résolutions. Alors que ce soit pour les classiques tentatives de fumer le tabagisme, descendre votre consommation d’alcool ou grignoter quelques kilos en trop, sachez que vous avez tout notre soutien. (Courage, la galette des rois vous attend déjà en traître au prochain rassemblement.)

En attendant on va essayer de laisser nos soucis en 2023 avec un morceau qui nous vient tout droit du fut… Ah ben non, de 2011 mais qui, de bon aloi, s’intitule 2024 et fêtera ses 13 bougies d’ici quelques jours. Mais trêve de tergiversations numéraires.

Propulsé par des singles comme Shake Me Down ou Aberdeen, le second album de Cage The Elephant donne une nouvelle impulsion à la carrière du groupe après un premier opus éponyme très garage et déjà repéré grâce au tube Ain't No Rest for the Wicked. Pourtant, l’album n’est pas si radiophonique que l’on pourrait le croire et possède son lot de chansons aux ambiances bien différentes, virant parfois à la noise la plus expérimentale. Mais le titre qui nous intéresse aujourd’hui est un peu à la croisée des univers distillés sur ce Thank You, Happy Birthday.

Avec son riff d’ouverture façon “rampe de lancement”, 2024 s’extirpe de la fin mélancolique de Shake Me Down pour vous lancer dans le grand bain de l’année nouvelle. S’ensuit une cavalcade de power chords enjoués pour accompagner les couplets festifs d’un Matt Shultz à la voix qui s’éraille régulièrement. Symptôme trahissant les quelques restes d’un nouvel an peut-être un peu trop arrosé.

Le morceau va à fond la caisse au milieu d’une soirée où la Saint-Sylvestre vient à peine de tirer sa révérence. Le pont s’envole avec la frénésie de la fête sur des accords martelés dans un bend insurmontable. Jusqu’à ce que… Retour à la rampe d’introduction… Un convive indélicat a fait dérailler la platine ramenant le titre à son point de départ.

Cependant, on reprend cette fois sur le refrain, la voix ne s’éraille plus et la soirée s’achève au petit matin avec les rares derniers invités encore debout, ou presque. La nouvelle année va pouvoir s’entamer sur la pire des gueules de bois mais quand même avec l'entrain et la curiosité de démarrer un nouveau cycle.

En attendant, cher lecteur, ici on espère que votre réveillon s’est bien passé, qu’il fut festif ou célébré dans l’intimité. Que les bas de 2023 y restent assignés et que les hauts vous suivent en ce nouveau tour de calendrier. Et je pense pouvoir dire au nom de toute l’équipe de Soundbather que l’on vous souhaite le meilleur et que cette année 2024 ne vous soit pas trop mauvaise.

Bonne année à tous !

DéfouloirIndice sur l'envie de se défouler que l'on ressent en écoutant l'album. 1/5 : album plutôt tranquille, reposant et serein. 5/5 : album rempli d'énergie on a envie de sauter partout et de rentrer dans le moshpit
Joie de VivreComment l'album va impacter votre humeur. 1/5 : Tout est noir et triste, et si je me roulais en boule ? 5/5 : Tout va bien, je souris avant tout.
Consigne du maître nageur :
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Slip de bain