L’automne. Le mercure qui chute, le vent, la pluie, la nature qui s'assoupit, le retour des microbes. Mais aussi, les chocolats chauds, les plaids et les couettes épaisses. Une saison où tout prend son temps. Les nuits s’allongent, les soirées s’espacent et la routine revient avec la rentrée. Quel meilleur cadre pour accueillir le dernier opus de Cate Le Bon, paru la même semaine que l'équinoxe vermeille ?
Malgré une année 2024 très (trop ?) fournie en actualité musicale, c’est au cours de cette année que j’ai pu découvrir, sur le tard, l’univers de la Galloise avec Pompeii, datant pourtant de 2022. Celui-ci parvint même à truster au sommet du top annuel de mes écoutes malgré l’embouteillage de sorties à cette période. Quel plaisir d’accueillir donc Michelangelo Dying, son successeur, en cette fin d’année 2025, bien plus chiche en sortie.
Retour dans les ambiances vaporeuses et nonchalantes à la sauce pop-indé de la compositrice. Plus que jamais, tout y est flânant, mais sans jamais tomber dans le plaintif. Pas question de se hâter, dès Jerome, le ton est posé : on va bien prendre le temps. Le tempo est lent, la guitare est noyée dans les modulations et Le Bon s’ouvre aussi toute latitude pour laisser son chant vagabonder dans la longueur. Même le saxophone ne semble pas pressé de voler la vedette.
Gavé à ras-bord de reverb, Michelangelo Dying se démarque sur ce point de ses prédécesseurs. L’omniprésence de l’effet donne l’impression d’évoluer dans un son plus épais, plus aqueux que sur Pompeii. Les mélodies passent au second plan, ce sont les textures sonores qui font la force de ce nouvel opus.
C’est particulièrement palpable sur About Time, où il serait bien difficile de chantonner ce que jouent les instruments. Le single vient malgré tout nous réveiller tout en douceur. La petite nappe de synthé qui pulse en fond sonore fait l’effet d’un rayon de soleil qui vient réchauffer notre joue pendant une grasse matinée. La boucle qu’elle crée donne envie de rester confortablement enfoui sous cette couette musicale.
Néanmoins, si les morceaux plus enjoués vous manquent, peut-être sauriez-vous vous satisfaire avec Mothers of Riches ou Body as a River. Ces deux titres viennent apporter une touche plus rythmée à l’album permettant d’équilibrer la tracklist avec des ambiances plus sautillantes.
La conclusion se pose finalement dans une humeur plus mélancolique avec l’enchaînement Ride - I Know What’s Nice. Le son finit de se diluer dans la reverb comme pour retourner dans les limbes d’un sommeil dont l’album nous avait extirpé.
Avec Michelangelo Dying, Cate Le Bon ajoute un nouveau poème à une discographie en forme de recueil hommage à la nonchalance. Ce nouveau verset s’éloigne de ses précédentes sorties grâce à l’exploration de nouvelles textures, évitant ainsi toute redite. Sortie pile au bon moment pour accompagner la mélancolie des saisons froides, vous avez maintenant la bande son idéale pour vos matinées coincés sous la couette.
Cate Le Bon
"Michelangelo Dying"
- Date de sortie : 26/09/2025
- Label : Mexican Summer
- Genres : Art Pop, Alternative, Indie Rock
- Origine : Royaume-Uni
- Site : https://catelebon.com/


