Deftones/Baroness/Untitled With Drums @ Fourvière, Lyon - 09/06/2022

Ombres et lumières

2020, les gens étaient encore jeunes et insouciants. Les festivals d'été commencent à annoncer leurs programmations et parmi eux : les Nuits de Fourvière. A la surprise générale, deux dates typées "metal" furent prévues avec d'un coté Deftones et Refused et de l'autre Gojira/Mastodon/Baroness. De quoi faire saliver n'importe quel fan de guitare saturée. Et puis, la Covid.

Deux soirées qui s'annonçaient folles qui tombent à l'eau, comme toutes les envies de musique live des mélomanes. Il faudra attendre 2022 et ce quasi retour à la normale pour revoir des groupes américains refouler la scène du théâtre antique. Ce sera un mélange des deux concerts prévus il y a deux ans qui nous sera offert en guise de cadeau de retour, accompagné par un groupe local en amuse-bouche. L'occasion de remercier l'organisation des Nuits de Fourvière pour nous avoir permis de couvrir l'évènement.

Untitled With Drums

Surprise de dernière minute que la présence des Clermontois d'Untitled With Drums. Le quintette a eu la lourde tâche d'ouvrir avant les deux mastodontes. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ce fut une grande réussite. Si jamais vous êtes arrivés en retard, vous avez manqué l'occasion de découvrir un petit groupe français de qualité. Le son était étonnamment bon pour une première partie ce qui nous a permis de profiter de leur musique influencée par Thrice mais aussi...Deftones. Comme quoi, les programmateurs sont malins. Un set d'une quarantaine de minutes parfait pour rentrer dans l'ambiance de la soirée et pour commencer à profiter du soleil couchant. Si vous ne connaissez pas, on vous recommande chaudement de foncer sur cette formation. D'ailleurs, petit rappel : SOUTENEZ LES PETITS GROUPES !

Baroness

Une heure pour dérouler un set qui verra tous les albums de la palette chromatique de Baroness être représentés. Avec son backdrop reprenant toutes les couleurs d'album de leur carrière, les Géorgiens ont aussi pu profiter d'un show lumière adéquat pour porter leur musique. 60 minutes qui ont filé à une vitesse folle tant tout était impeccable. Mention spéciale aux voix parfaitement sonorisées, nous permettant de profiter des harmonies vocales de Gina Gleason et John Baizley. Un concert qui se terminera en apothéose avec Shock Me, tube de Purple et véritable hymne à hurler à pleins poumons. Quelque chose que le public ne s'est pas gêné de faire, notamment dans la fosse de Fourvière remplie du fan club de Gina Gleason. La guitariste fut touchée et amusée de voir ce soutien populaire, tout à fait mérité si vous voulez mon avis. Voilà plusieurs années que j'espérais enfin voir le quatuor dans sa formation complète après plusieurs manqués et un show spécial au Hellfest 2018 en acoustique. Manquement réparé et de fort belle manière. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à attendre la première pierre du nouveau chapitre Baroness. Après les couleurs, que va nous offrir le groupe ?

Deftones

L'amphithéâtre était proche d'être à guichets fermés, les gens étaient impatients et bien chauds après Baroness, qu'est-ce qui aurait pu mal se passer ?
Il est de notoriété publique que le, voire les deux premiers morceaux d'un set sont souvent des sortes de crash test qui permettent de corriger le son qui pourrait être différent suite aux balances. Ce qui fait qu'après Genesis et Rocket Skates, pas trop d'inquiétude malgré un Chino Moreno bien trop loin dans le mix.

Malheureusement, rien ne sera fait de tout le set par l'ingénieur du son pour arranger ce problème assez majeur. Ce qui fait que pendant l'heure et demie, le frontman des Deftones s'est retrouvé noyé par les guitares et la batterie. Si tant est que les seules occasions où l'on a pu profiter du timbre de voix de Moreno à sa juste valeur, c'était quand il était seul. Pas génial. On passera également sur les problèmes de justesse au niveau chant, c'est une récurrence pour le groupe californien.

L'autre souci majeur se situe au niveau de la batterie. Enfin, les soucis majeurs. En premier lieu, le son de caisse claire était particulièrement atroce, laissant croire qu'Abe Cunningham tapait sur des ramettes des papier tellement c'était mauvais. Ensuite, ce bon Abe manquait terriblement de peps. Malgré les grands gestes qu'il effectuait, énormément de ses frappes manquaient de jus, ce qui fait que certains passages pêchus tombaient à plat tant ses attaques étaient molles. Dommage quand on voit avec quoi Deftones nous a gâté lors de ce concert.

Au final, on ressort de cette soirée avec une pointe de frustration. Les deux premiers groupes étaient très bons mais la tête d'affiche s'est malheureusement faite voler la vedette par un son pas à la hauteur. Néanmoins, entre le cadre de Fourvière et les lumières des Deftones, on en aura quand même pris plein les yeux. Mais quand même, quel dommage.

Nuits de Fourvière