Celestial Ember - Absition

Parmi les nombreuses sorties musicales à l’heure du streaming, il est autant facile de trouver des milliers de titres que de revenir bredouille de cette quête passionnelle. Mais dans l'océan de nouveautés de l’année 2020, on peut trouver des merveilles complètement inconnues.

Deux sentiments animent alors le cœur du passionné : se sentir privilégié face à l’honneur d’être un des premiers à faire déguster à ses oreilles ce cru et en même temps avoir cette envie fougueuse de partager cette récolte au tout venant pour faire connaître et perdurer un groupe naissant.

Avec 250 abonnés sur Facebook et 1000 abonnés sur Instagram (chiffres d'août 2020), Celestrial Ember fait partie de ces groupes anonymes un temps, voués à paraître un jour sur les affiches des plus grands festivals de metal/rock prog.

Le groupe californien vient de sortir son second EP Absition qui unit en trois titres les basses ultra présentes de Tesseract, le chant et l'ambiance de The Contortionist et du saxophone ...

Deux ambiances distinctes se dégagent de cette production : la sensualité et la rage.

Tantôt on se penserait dans un vieux polar où le protagoniste nous parle de la perte de son amante sur un fond piano - saxophone, tantôt la basse marque un rythme lourd et la voix gutturale semble cracher la haine d’avoir été abandonné. L'absence est donc au cœur de ce court récit sonore.

Le quart d’heure d’écoute fait traverser à l'auditeur les cinq stades du deuil à savoir le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation.

Absition I : Absence - La voix claire et fragile de Christian Lambert se place timidement sur les notes mélancoliques du saxophone et du piano (le déni)

Absition II : Displacement - la basse et la batterie se font plus fortes et la voix dégage de la rage avec un guttural puissant (la colère). A quelques instants, le chant revient en voix claire pour entrer dans la phase de marchandage mais est rapidement étouffé (la dépression)

Absition III : Constant - cette dernière composition - et donc le dernier stade - est uniquement instrumentale comme pour accepter les événements et clôturer ce récit pour en commencer un nouveau.

Le sentiment qui subsiste après cette écoute courte et intense est bien la frustration. Le tout est si bien produit, les musiciens si doués et la voix si impeccable que l'ensemble laisse en bouche un goût doux amer. On ne peut nier les influences d'Animals As Leaders et Periphery et on ne peut qu'être impatient de découvrir un premier album de Celestial Ember. En espérant prochainement pouvoir donner suite à cet article, l'attente est présente et le talent aussi. Ne manque plus qu'un label et une tournée.

La cuvée QV (question vinyle)

Pour l’instant, aucune édition vinyle n’est officialisée mais après discussion avec le groupe, un vinyle simple est prévu en quantité extrêmement limitée prochainement.

DélicatesseIndice de la douceur de l'album. 1/5 : l'album est assez sec. 5/5 : l'album est un champ de coton
EfficacitéLa capacité de l'album à capter et maintenir l'attention de l'auditeur. 1/5 : Vous écoutez l'album d'une oreille 5/5 : L'album vous jette des étoiles dans les yeux et retient toute votre attention
MélancolieL'album inspire plus ou moins la mélancolie, les sentiments maussades et embaumés d'un vague à l’âme. 1/5 : Vous ressentez une légère pique de tristesse. 5/5 : Vous êtes plongé dans les tréfonds du spleen
Consigne du maître nageur :
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Slip de bain

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Celestial Ember
"Absition"